jeudi 1 août 2013

You want to know more about my work?

Coucou :)

Je te reviens après ce CDD de 15 jours, où j'ai eu droit à un chouette complément alimentaire: le plâtre! J'ai pris mon dimanche, mon lundi et mon mardi pour me reposer un poil . 

I'm back, because...j'ai un annif pas comme les autres à fêter: aujourd'hui, jour pour jour, cela fera un an que j'ai mon "nouveau" job. 



(D'ailleurs j'ai pas fêter les un an de ce blog, ni mes 26 brouettes, désolée, j'voulais faire un chouette concours et tout mais...j'suis un peu dans la dèche et j'ai un peu d'autres préoccupations en tête.)

Hé, oui j'ai l'impression que c'est hier que j'ai commencé, en stressant tout de même un peu.

Alors j'ai décidé de te parler un peu plus de mon travail, de mon parcours pour y arriver, de pourquoi je le fais et des milles et une raisons de ne pas le faire. Et je te prévient que le glamour ne sera pas au rendez-vous. Et tu auras aussi droit à l'envers du décors, si je puis m'exprimer ainsi. Et c'est très long, je m'en excuse, je te gave pardon, pardon. (j'ai mis plein de zolies photos pour espacer un peu mon pavé!)





Dans les grandes lignes, je fais quoi?


"La coordination de soins à domicile : soigner, maintenir et accompagner des personnes malades, handicapées ou en perte d'autonomie à leur domicile.

C'est dans ce but que l'A.M.E.H. (édit: maintenant, se nomme "Le Maillon") vient de mettre sur pied un service de 25 gardes-malades assurant une présence efficace à domicile les 365 jours de l'année - jour et nuit.

La création du service des gardes-malades est une des réalisations concrètes de notre ASBL pour aider nos malades et leur entourage. Grâce à ce service, nos malades devront recourir moins vite et moins longtemps à une hospitalisation ou à un placement en maison de repos, situations toujours traumatisantes pour tous."

Donc je m'occupe de personnes à domicile, essentiellement des personnes âgées, mais pas que. Cela peut être une garde d'enfant malade, une aide à la sortie d'hôpital, des trajets a effectuer...C'est plutôt vaste et je ne m'ennuie pas. Pour l'aide c'est très très vaste: aide à la toilette, aide à la préparation des repas, dame de compagnie, aide à la mobilité, c'est tellement vaste que c'est même difficile d'expliquer.

 

Mes études pour en arriver là:

(Utilisation du système belge, désolée si ça te parle pas trop :'( ) 
Je te prévient, j'ai découvert ma voie sur le tard donc, y a moyen de faire nettement plus, cours, je te le dirais après :)

Depuis que j'ai onze ans, je sais que je veux faire du social: je m'occupais des "petits" de première primaire. et j'adorais ça. alors je me suis naturellement dirigée vers des filières "sociales" .Ma seule exception fut mes premières et deuxièmes secondaires,que je fit en "générale" et autant te dire un truc: j'ai failli redoubler à cause des maths. Je suis donc "descendue"  (j'aime pas ce terme, tu change de filière mais c'est pour ça que c'est moins bien ou plus facile. ) en "technique de qualification", qui sont un peu le croisement entre des études générales et professionnelles: des cours mais aussi, déjà des stages et la découverte de métiers. Là je continuais doucement mon chemin, toujours pour m'occuper des enfants. C'était en 3ème et 4ème. Ensuite, j'ai de nouveau changé de filière (et d’établissement, j'ai quand même fait 5 écoles quoi!), je me suis dirigée vers des études de puériculture: donc toujours les enfants. J'ai obtenu mon Certificat d'Etude Secondaire Supérieure (CESS) et bossant comme une dingue. Puis j'ai gaiement après que mon diplôme n'était pas qualifiant, c'est à dire qu'il ne me permet pas de décrocher un emploi. Si tu as fait ce même parcours, il existe la filière gériatrie ou gérontologie (je sais plus la dénomination exacte) qui t'ouvre les portes des maisons de repos et des domiciles.

Mais j'ai persisté dans mon envie de m'occuper d'enfants et j'ai entamé des études en haute école, moins dure que l'unif, mais bon, j'en ai quand même chier des cactus! C'est d'ailleurs à Namur, à Champoin que j'ai suivi des cours pour entamer un Baccaluréa (attention ce n'est pas du tout la même chose que le bac en France! Ici cela signifie que la durée des étude est de 3 ans, le "Master" par exemple est de 5 ans ) en institutrice préscolaire, donc les enfants entre 2,5 et 5 ans. 

J'ai fais 3 ans, j'ai redoublé la 1ère et j'étais bien partie pour redoubler la 2ème quand j'ai une une illumination: je n'étais pas faites pour ça. Pan! Bouffe ta baffe et va chialer das ton coin. La mort d'un rêve ça fait mal.

C'est grâce à ma marraine que j'ai découvert le métier que j'aime passionnément: elle m'a emmenée avec elle faire un jour  dans la Maison de Repos et de Soins  (MRS) où elle travaillait à l'époque pour découvrir le métier. J'ai eu un vrai coup de foudre, j'en aurais presque pleuré: je l'ai senti, tout de suite, c'était ce boulot que je voulais faire et pas en autre. Je ne te dis pas ce que j'ai ressentis en me disant: "C'est ma voie, je l'ai trouvée"

Ne voulant surtout pas remettre les pieds dans une Haute Ecole, j'ai décidé de prendre la filière pour adulte, c'est à dire, des études pour adultes. Pour moi c'était hyper facile, je sortais d’études chronophages (adieuuuuu vie sociale), j'ai fait deux ans, je suis devenue aide familiale puis aide soignante. Étant donner que j'avais du temps libre à gogo, que j'étais chez papa-maman, j'ai consacré mon temps a taper mes notes de cours pour les refiler aux autres, à les aider dans leur devoir, à corriger leurs fautes d'orthographe (si, si)... Bref, je trouvais bête de recaler quelqu'un pour trois fautes alors que les qualités humaines étaient là. . A la fin de l'année j'ai eu un cadeau de la part de mes camarades de classes qui m'ont toutes remerciées de mon aide. Ca m'a changé de mes années bouc émissaires, je te le dis.

Pour accédé plus simplement à ce travail, je sais que dans certaines écoles secondaires, à partir de la 3ème années, tu as déjà des études spécialisées , essentiellement en professionnel, qui te permettent d’accéder à ce travail-là dès tes 18 ans :) Hé non, j'ai pas fait simple, comme tu peux le constater



De la MRS au domicile.

Avant même d'avoir mon diplôme et de réussir mon TFE (Travail de fin d'étude) je fus engagées dans un MRS, pendant un an et demi. avec le recul je me demande encore comment j'ai tenu aussi longtemps. Cela m'a forgée des armes et une expérience et je les remercie pour ça, mais j'avais l'impression de faire du carwash, la plus longues liste du matin, 14 toilettes quasi que des grabataires, la plus courtes mais que des cas lourds (aide en tout: mobilisation, toilettes...des gens qui ne savent plus rien faire par eux même). Je me suis réellement sauvée lorsque j'ai eu une autre opportunité, avec un vrai mi temps (19h/semaine, contre 25h/semaine dans l'autre, engagée en mi temps hein XD) j'suis passée des enfers au paradis :) Là j'avais le temps de m'occuper des gens, jusqu'à ce qu'on m'annonce gentiment que non, on ne me gardera pas, le dernier jour. Tu sens que j'ai pas encore totalement digéré la sauce, n'est-ce pas? 

Je me suis tournée vers mon organisme actuel en me disant qu'il se souviendrait peut être de moi (j'avais eu de super bonnes notes à mes stages). Effectivement, oui. et en bien. et j'ai été engagée. Youpie!
 


Dans le cadre de mon travail, le titre officiel est "garde malade" mais je reste tout de même une aide soignante :)




L'envers du décors, le coté pas glam" du tout (non je ne vais pas te faire miroiter des trucs qui n'existent pas!)

Tu sera en contact avec les fluides corporels: les selles, les urines, le sang, la bave, le vomi, des plaies moches (les escarres ça pue, sérieux!)... non c'est pas le métier le plus glamour du monde. Mes horaires sont chelous: de 8h00  ou 8h30 à 12h/12h30/13h/14h/15h et de 17 à 19h30/ 20h30 ou de 18 à 21h. Les horaires change au grès des ajouts, des hospitalisations, des mises en MRS, des décès. Tu ne peux faire que le matin, que le soir ou les deux: les fameux "coupés". Les gens ne sont pas toujours gentils, les familles sont parfois vraiment chiantes, tu as des trajets à faire, tout ne va pas toujours comme sur des roulettes . Tu es confronté à la maladie, au déclin, à la dégénérescence, a la mort. 
Ce m"tier n'est pas facile physiquement: tu doit porter des gens, les aider totalement ou partiellement et ce n'est pas facile psychiquement: les gens dépérissent, ne sont pas toujours en forme, se plaignent parfois beaucoup, faut usé de psychologie. Faut être trèèèèèèèès patient, savoir être flexible, avoir l'art d'arriver a ce que tu veux  sans en avoir l'air, l'art du compromis... c'est bien réfléchir à ce qu'on va dire et comment on va le dire.
Ce métier est dur, difficile, exigent.



Mais pourquoi je le fais quand même et surtout, pourquoi j'aime ce métier.

C'est ce qu'on appelle une vocation, tu sais pas l'expliquer, c'est dans tes tripes. C'est pour tout ses instants de bonheur que je le fais: des sourires, des paroles, des gestes, de me dire que, non, je ne pourrais pas changer le monde mais que si je peux un peu amélioré le quotidien d'une personne, alors j'ai gagné ma journée. C'est pour ce que les gens m’apprennent, pour ce que je leur apprend, des moments de tendresse, de complicité... Pour ce gens qui te disent qu'ils sont content de te voir, qu'ils aiment ce que tu fais leur fait à manger, pour des rires, des larmes... J'aime ce métier pour tout ça et parce que, sans contact avec les gens, moi je fais une dépression.
pour te dire j'ai quinze jours de """vacances""" et j'étais contente de recommencer, impatiente même, je n'y allais pas avec des pieds de plombs. J'ai réellement le temps de m'occuper des gens, de faire les choses bien, de m'assurer de leur confort, de leur bien être. Je sais que, généralement, j'ai bien fait mon travail. C'est ma patronne qui m'assure "qu'avec moi, y a pas de problèmes, que je peux aller partout" Mon atout, c'est mon humour et le fait qu'a part ce qui sort des bronches (les aspiro a mucosités c'est no way pour moi) je supporte a peut près tout. (et les maison ou il y a trouzemille chats mais ça c'est indépendant de ma volonté!)




Les qualités requises:



Patience, humour, compromis, flexible, ponctuelle, souriante,calme, un coeur gros comme ça et pas être  trop trop sensible de l'estomac, sang froid. Et aimé le contact avec ses pairs mais cela me semble logique ;)


Malgré tout, mon boulot je l'adore et j'espère pourvoir y rester encore longtemps :) Parce que pour moi, les gens que je côtoie, entre 80 et 95 ans, ils sont comme ça:


Voilà, j'espère que c'était intéressant, j'ai l'impression que c'est un peu brouillon.
Si t'as des questions j'essayerais d'y répondre au mieux, promis ;)

Bises,


8 commentaires:

  1. J'ai été auxiliaire de vie pendant deux mois quand j'avais 19 ans, j'ai été embauchée sans diplôme et sans expérience, du coup j'ai assez mal vécu la chose surtout qu'on m'avait refilé des cas pas facile (Alzheimer, parkinson, bipolaire...etc) je ne savais pas toujours comment m'y prendre avec les personnes malades, et psychologiquement j'étais pas prête à affronter ça, à voir le déclin de ces personnes, à rester avec elles dans des maisons tristes qui respirent la vieillesse...bref, j'ai fini mes deux mois en pleurs. -_-

    Du coup, je te dit chapeau ! c'est courageux et admirable d'avoir ce métier pour vocation, ces personnes ont besoins de gens comme toi. ^^

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    1. Merci :)
      effectivement, c'était pas très gentil de te refiler les cas pas faciles, ils auraient du commencer par des gens qui étaient mieux. J'ai un peu fuis les maisons de repos pour ce que tu dis, c'est pas bien de le dire, mais la première ou j'étais était un mouroir. L'autre étaient mieux. Ici, a domicile, j'échappe pas au déclin mais j'ai le temps de m'occuper de ces personnes. Évidemment, je me dit toujours qu'il ne rajeunirons pas alors je suis psychologiquement préparée. Les gens ne sont pas éternels et j'y suis confrontées chaque jour. Alors si je peux un peu adoucir leur "vieux jours", j'ai gagné mon salaire à la fin du mois ;)

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  2. Je trouve qu'il y a beaucoup de sensibilité dans cet article et je pense que tu as énormément de courage de faire ce métier, car moi je n'en serais absolument pas capable.

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    1. tu n'es pas la première qui me le dis :) quand je parle de mon travail à des gens variés (essentiellement qui pensent qu'avec mon style je suis au chomage) c'est souvent ce que j'entaned. C'est avant tout une vocation, on est fait pour ou pas :) quand à la sensibilité, oui j'y suis sensible et je suis surtout une grande passionnée :)

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  3. Bonjour,
    J'ai lu ton article avec attention. Pour notre part en France le système est mis en place depuis pas mal de temps. Soit les malades sont du ressort de l’hôpital ce qu'on appel chez nous HAD (hospitalisation à domicile) soit la gestion de la personne se fait en "privé" via la coordination médecin TT et Infirmière à dom + Aide soignante. L'avantage de l'HAD est que tu n'as qu'un seul interlocuteur, un numéro de téléphone et du personnel hospitalier qui est délégué a la maison si nécessaire. L'autre système c'est le parcours du combattant à charge pour la famille via le concours du médecin généraliste (si il veux bien) de trouver son infirmière libéral et l'organisme pour le passage des Aides soignantes. Mais les deux options seront toujours mieux que les "maison de soins ou de retraite" qui la plupart du temps ne réponde pas aux besoins ni du malade ni de la famille. Souvent composé de personnel peu ou non qualifié (parce que certaine maison de retraite son géré par les communes et on te met tout les cas soc, ben oui pour torcher les vieux pas besoin de faire polytechnique, ce qui est bien évidement une connerie). Heureusement en vingt ans les mentalités ont changés, le développement de service de soins palliatifs aussi dans les hôpitaux y ont beaucoup contribué. En tout cas j'ai toujours une tendresse particulière pour les gens qui sont dans le domaine médicale et qui arrive malgré les difficultés et les années à concilier le cœur et le professionnalisme. Bonne continuation à toi et félicitation pour cet article qui n'était absolument pas brouillons !

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    1. Merci :) C'étais très intéressant de te lire. effectivement, la Belgique est en retard (et ne s'en cache pas). Bien souvent, c'est par le biais du médecin généraliste ou du bouche à oreilles que les patients ont un contact avec l'organisme pour lequel je travaille. pour ça; le service peut être vite mis en place (le plus court c'est moins de 24h) et travaille en lien avec des infirmières (indépendantes ou non)et un autre services qui propose des aide ménagère et des aide familliale. Je trouve cela fort bien rosé, et même seul au domicile du patient, tu sens que t'es dans une équipe.

      Pas mal de gens "m'admire" et ont pas mal de respect ou de tendresse. Cela me fait plaisir de l'entendre (je ne vais pas mentir) mais j'estime effectuer un "simple" travail. Et merci de me dire que ce n'est pas brouillon, ça me fait plaisir de lire cela :)

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  4. J'étais dans le domaine pour tout te dire. Pendant pas mal d'année j'ai géré les lignes d'urgence pour l'envoi des SMUR (le 15). Pour moi il y a une très grande différence entre les gens qui font leur travail bien ou mal et les gens qui spontanément ont de l’empathie pour les patients et leur famille et comme tu le disais si bien parfois ce n'est pas évident car ce n'est pas parce que tu es malade que tu es forcement quelqu'un de sympathique au départ......Ce n'est pas un "travail" comme les autres, ce sont des expériences de vie, des rencontres qui te marque en bien ou en mal d'ailleurs. Le jour ou tu perd la flamme ou que tu vas au boulot comme sur une chaîne de montage c'est le signal qu'il faut vendre des frites sur les plages Espagnol ;-) Mais bon je me trompe peut être ? En tout cas je ne regrette de l'avoir fait et je ne regrette surtout pas d'avoir quitter le milieu médicale ;-)

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    1. là je suis totalement d'accord avec toi, si tu perd la flamme et que tu va au boulot avec des boulets aux pieds, l'est grand temps de changer de métier. Et effectivement c'est un métier qui "marque", même disparu, tu parles encore de tes patients avec tendresse, parce que même les plus chiants, tu as parfois de très petits moments de complicité. Par contre ça ne devais pas être simple non plus de gérer les lignes de départ du SMUR. Ca doit être un sacré travail dis donc. J'ai beaucoup de respect pour ces personnes là, ca doit être une sacrée gestion :)

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